Les espèces aquatiques envahissantes - pourquoi sont elles indésirables?
N.B. Les textes ci-dessous proviennent du "Guide des bonnes pratiques en milileu aquatique dans le but de prévenir l'introduction et la propagation d'espèce aquatiques envahissantes"
Qu'est-ce qu'une AEA?
Une AEA (espèces aquatiques envahissantes) est un végétal, un animal ou un micro-organisme (virus ou bactérie) introduit hors de son aire de répartition naturelle et dont l’établissement ou la propagation constituent une menace pour l’environnement, l’économie ou la société. L’introduction d’EAE peut se faire par un agent intermédiaire qui découlent d’activités humaines, tels que le transport maritime, les activités de pêche sportives et commerciales, le relâchement volontaire d’organismes aquatiques en milieu naturel à une vitesse très rapide et permettent des introductions dans des territoires sans connectivité naturelle entre eux.
Des espèces aquatiques envahissantes à surveiller:
Cladocère épineux |
Myriophylle à épi |
Moule Quagga |
Moule Zébrée |
Vivipare chinoise |
Châtaigne d'eau |
Petite corbeille d'Asie |
Nasse de la Nouvelle-Zélande |
Pourquoi sont-elle indésirables?
Les impacts des EAE sont nombreux, que ce soit pour les écosystèmes ou la société. Comme plusieurs EAE sont difficiles à voir à l’œil nu, elles peuvent facilement être transportées vers un autre plan d’eau. Les EAE peuvent par exemple :
■ Limiter les activités de pêche et de nautisme
Plusieurs plantes aquatiques envahissantes peuvent aussi modifier négativement l’utilisation de nos plans d’eau. Le couvert végétal dense formé par certaines EAE peut limiter la navigation et les activités de pêche sportive. Dans certains endroits, la densité de ces plantes peut atteindre des niveaux empêchant même l’accès aux plans d’eau;
■ Compromettre la composition et la santé des populations d’espèces indigènes
Les EAE ont le potentiel de supplanter la faune et la flore aquatiques indigènes; les espèces fauniques qui en dépendent devront se déplacer dans un autre habitat, lequel risque d’être moins propice à leur survie. Une surabondance d’EAE végétales peut altérer la qualité de l’eau en limitant le taux d’oxygène nécessaire à la survie des poissons et des autres organismes aquatiques;
■ Favoriser la perte de la biodiversité animale et végétale
La propagation et l’établissement d’EAE aident à la modification de la composition d’un écosystème, notamment en diminuant la diversité biologique indigène. Les EAE entrent en compétition avec les espèces indigènes pour la nourriture et l’espace. L’introduction et la propagation d’EAE provoquent une perte de l’équilibre des relations proies-prédateurs et de l’utilisation du territoire dans les écosystèmes. Ainsi, pour certaines populations d’espèces indigènes, dont le déplacement vers un nouvel habitat propice à leur survie est impossible, la déprédation, le manque de nourriture ou d’espace, ou encore le potentiel d’hybridation entre l’EAE et l’espèce indigène favoriseront la disparition de cette population, ce qui résultera en une perte de biodiversité animale et végétale des écosystèmes aquatiques;
■ Déprécier la valeur des propriétés riveraines et dégrader la qualité du patrimoine naturel
L’attrait visuel, la valeur récréative ainsi que la valeur des propriétés situées aux abords d’un plan d’eau envahi par des EAE subiront les impacts indirects de l’introduction de ces dernières. Par exemple, l’envahissement d’un plan d’eau par des EAE au point d’empêcher la tenue d’activités nautiques ou d’altérer la qualité de l’eau fera diminuer la valeur foncière des propriétés riveraines, en plus de susciter une perte d’intérêt auprès des différents utilisateurs qui y pratiquent une activité. Avec le temps, ces utilisateurs modifieront leurs habitudes et choisiront des plans d’eau de meilleure qualité. Il en résultera une baisse d’achalandage des visiteurs dans le secteur, ainsi que des répercussions significatives sur les retombées économiques de la région. Le domaine du récréotourisme, entre autres, peut subir les dommages collatéraux de la présence d’EAE par un abandon des visiteurs pour plusieurs activités d’intérêt socioéconomique telles que la pêche sportive, le nautisme, la villégiature, etc. ;
■ Augmentation des coûts de gestion
une fois qu’une EAE est établie dans un nouveau milieu, les coûts associés à son contrôle ou à sa gestion peuvent être importants et récurrents, que ce soit pour l’entretien des installations immergées, le nettoyage des plages, l’assainissement de l’eau potable, les activités de contrôle et de confinement des populations, etc.
■ Diminution de la qualité de l’eau :
La présence d’EAE peut aussi entraîner une diminution de la qualité de l’eau, que ce soit en favorisant les floraisons d’algues, en diminuant la quantité d’oxygène ou en rendant l’eau impropre à la consommation lors de mortalités massives (quantité élevée d’organismes en décomposition dans l’eau).
Limiter la propagation des EAE représente un défi en soi. Ces espèces une fois établies dans un milieu, sont très difficile, voire impossible, à éradiquer. Il est toutefois possible d’agir afin de prévenir et de limiter l’introduction et la propagation d’EAE par différents vecteurs anthropiques, en adoptant de bonnes pratiques telles que le nettoyage des embarcations, des remorques ou de tout autre véhicule ou équipement utilisé en milieu aquatique et destiné à être déplacé dans différents plans d’eau.
Nettoyer pour ne pas propager
La propagation d’espèces aquatiques envahissantes (EAE), d’un plan d’eau à un autre, peut être fortement favorisée par l’utilisation d’embarcations et d’équipements contaminés lorsqu’aucune mesure de décontamination n’est respectée. Les EAE peuvent se trouver à plusieurs endroits insoupçonnés sur l’embarcation ou le matériel. Par exemple, des organismes de petite taille, des débris de plantes, des œufs et des larves de poissons et de crustacés et même des agents pathogènes peuvent demeurer accrochés à la coque de l’embarcation ou sur différentes parties de la remorque, ou encore être présents dans l’eau des viviers ou des caissons. Une fois qu’une EAE est introduite et établie dans un écosystème, il devient très difficile, voire impossible, de l’éradiquer. Les coûts associés à son contrôle ou à son éradication, lorsque possible, sont généralement très importants et récurrents. La prévention de l’introduction et de la propagation est non seulement la première étape dans la lutte aux EAE, mais aussi la méthode la plus efficace et la moins coûteuse. Le simple fait d’inspecter l’embarcation et l’équipement, d’en retirer les différents débris et organismes présents et de vider l’eau qui s’y est accumulée diminuerait jusqu’à 85 % des risques d’introduction et de propagation d’EAE. En procédant par la suite à un nettoyage efficace, le risque de propagation d’EAE par les activités de pêche et de nautisme en serait davantage réduit. Ces bonnes pratiques sont conformes aux différentes actions de prévention en usage en matière de lutte aux EAE. Prévenir l’introduction et la propagation d’EAE est essentiel à la santé des écosystèmes aquatiques, à la pérennité des ressources et des activités d’intérêt socioéconomique qui s’y rattachent ainsi qu’à la conservation et à la préservation de la biodiversité des espèces qui en dépendent. En outre, ces bonnes pratiques permettront aux différents utilisateurs et aux générations futures de profiter longtemps de ces richesses.
Source: Ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs
NETTOYER POUR NE PAS PROPAGER LES ENVAHISSEURS!
La réglementation
RÈGLEMENT NUMÉRO 2018-347
Considérant l'importance de préserver la qualité de l'environnement des milieux aquatiques et l'intégrité des berges, la mise en place de mesures permettant de lutter efficacement contre l'introduction d'espèces exotiques envahissante dans les différents plans d'eau passe essentiellement par le lavage de bateau qui limite la propagation desdites espèces étrangères lors de la navigation de lacs en lacs par les amateurs de plaisance.
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